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Comment accompagner le développement des potentiels de mon enfant à la maison ?

C’est au cours des trois premières années de la vie que l’enfant évolue de manière spectaculaire, principalement concernant son développement psychomoteurIl passe d’un état de totale dépendance à une réelle autonomie corporelle et relationnelle.

L’ensemble des personnes prenant soin de lui, à commencer par ses parents et les autres accompagnateurs de l’enfant, favorisent son développement, dont lui-même est l’acteur principal. Tout enfant détient dans son patrimoine génétique tout ce qui est nécessaire pour découvrir, révéler, essayer, construire et structurer les étapes évolutives de son développement psychomoteur ; chaque enfant dispose de son propre potentiel naturel pour apprendre à grandir dans et avec son corps.

Chaque enfant a en revanche son propre rythme de développement de ses potentiels, et celui-ci se traduit par le temps qu’il va prendre et dont il va avoir besoin pour relier ses apprentissages et se constituer dans un corps en relation.

Développement des potentiels

« Les sphères du développement du petit enfant, physique, cognitif, affectif, social sont inséparables. Chaque sphère de son développement interagît sur les autres selon une dynamique en spirale entre affectivité et acquisition, entre éducation et soin, entre corps et cognition, entre socialité et construction de soi. Pour lui tout est langage, corps, jeu, expérience », d’après le rapport Giampino, les 12 caractéristiques du développement du jeune enfant. C’est ainsi que l’on constate que les étapes du développement de l’enfant et ses besoins sont étroitement liés sans pour autant être hiérarchisés entre eux.

Ce qui distingue un enfant d’un autre, c’est aussi son chemin original, unique, sa façon personnelle de s’exprimer avec son corps, de faire des expériences et de les mettre au service de son développement tel un petit chercheur. Comparer un enfant à un autre n’a donc aucun sens, surtout s’ils ont le même âge.

L’enfant est sensible à son environnement qui sera source d’expérimentation à toutes les étapes de son développement.

Connaitre les repères du développement psychomoteur du tout-petit permet de bien situer les étapes dans leur dynamique d’évolution et dans leurs liens. Aussi, ces étapes se franchissent dans un ordre précis, assez commun à chaque enfant. Maîtriser son développement signifie pour un enfant entreprendre une à une ces étapes, au travers d’expériences qui le construisent, dans un certain ordre, installant un à un ses repères fondateurs : l’enfant inscrit ainsi sa manière et son rythme propre.

Dans son quotidien, c’est ainsi que l’enfant va expérimenter et développer ses potentiels ; il va exploiter cet environnement riche dans lequel il évolue. Que ce soit dans son lieu d’accueil quotidien ou à la maison, l’enfant aime découvrir, explorer, construire, se déplacer, voir se mettre en danger.

L’enfant va repérer son environnement et ses possibilités d’exploration. Il a besoin de toucher, d’explorer avec tous ses sens, d’expérimenter, de répéter, d’imiter, de manipuler dans un espace, se cacher dans un autre, crapahuter dans le couloir, transvaser dans un bac à sable sur la terrasse. C’est comme cela qu’il appréhende le monde. Sa curiosité sans limite et l’offre qui lui est proposée sont sources d’expériences lui donnant ainsi la possibilité d’accéder à de nouvelles étapes au fur et à mesure qu’il les aura intégrées.

En tant que parents, vous offrez un espace de vie à votre enfant qui sollicite son envie de découverte.

La motricité libre dans un environnement sécurisé permet de favoriser la motricité spontanée ; passé les premiers mois pendant lesquels un bébé a besoin d’être entouré physiquement construisant sa sécurité affective au travers de sa figure d’attachement, il vous revient donc de laisser progressivement bébé bouger, explorer son espace autour de lui et découvrir les objets qui lui tombent sous la main. Bébé découvre son corps seul et évolue librement sans contrainte ni orientation, en lui faisant confiance. En gagnant en initiative et en confiance en lui, il découvre son corps et continue son développement et accède progressivement à l’autonomie.

Comment proposer la motricité libre ? Il s’agit donc de bon sens pour que l’enfant et l’adulte vivent cette expérience pleinement.

1- Protéger et sécuriser son espace.

Limiter les dangers, déplacer les objets lourds, coupants, instables, protéger les prises électriques, les angles de placards et tables afin de laisser votre enfant évoluer sans que vous n’ayez besoin d’intervenir toutes les dix secondes en toute confiance. Nettoyer son environnement régulièrement ainsi que les jeux proposés avec des produits habilités alimentaires. Ne pas laisser l’enfant sans surveillance, un adulte doit impérativement surveiller ce dernier évoluer.

2- Comment installer bébé à même le sol sur un tapis.

Les parcs et transats parfois utiles lors de moments où vous ne pouvez lui offrir une attention suffisante sont des freins à la motricité libre. N’hésitez pas à installer votre bébé au sol permettant de favoriser ses mouvements libres, son passage du dos au ventre puis du ventre au dos… Il peut ainsi crapahuter et partir à l’aventure.

3- Aménager l’espace.

A chaque âge ses besoins de développement, c’est pourquoi il est judicieux d’aménager l’espace en fonction de l’âge de votre enfant et de ses acquisitions.

Pour les petits, installer les sur un tapis avec des textures différentes, des petits objets légers identiques sur plusieurs jours. Quand ceux-ci ne l’intéresseront plus, lui en proposer d’autres différents pouvant être des jeux achetés avec la norme CE selon son âge mais pourquoi pas de fabrications artisanales sécurisées (exemple : Les bouteilles sensorielles (dès 12 mois)

Quand il commencera à se redresser, s’agripper, le laisser prendre appui sur les fauteuils, se déplacer le long…

Vous pouvez lui permettre d’explorer certains endroits avec des objets de la cuisine dans lesquels vous aurez entreposé, par exemple, des boîtes de rangement, une essoreuse à salade… il aura le droit d’ouvrir et de fermer, de sortir et d’emboiter, de faire tourner. Avant cela, bien entendu, vous vous serez assuré de la sécurité des objets et de l’espace de rangement.

Vous pouvez proposer des cabanes pour se cacher, manipuler des cartons (s’assurer qu’ils sont sans risque de contamination et sans risque de se blesser), de transvaser avec des bassines (des gros objets, des aliments secs de taille suffisante, sans risque d’être introduit dans les orifices). Ils aiment imiter les gestes des adultes.

4- Laisser l’enfant évoluer pieds nus pour une meilleure adaptation, de la souplesse et moins de chutes

Tout d’abord, il est souhaitable de se rappeler que nous ne prenons pas froid par les pieds. Il va découvrir ses pieds, les attraper, les manger, explorer chacun de ses orteils… C’est en jouant avec ses pieds que l’enfant comprend qu’ils font partie de lui, de son corps. Plus il joue avec, plus les cellules nerveuses de son cerveau feront des connexions entre elles. Il se mettra plus facilement sur ses appuis, se retournera sur le ventre et cherchera à s’avancer. Ensuite, lorsqu’il se mettra debout et marchera, ses pieds nus lui apporteront plus d’informations grâce aux nombreux capteurs sensoriels. La marche n’en saura alors que plus fluide et plus stable. Il réajustera davantage sa posture grâce à ses sensations s’associant à son oreille interne et sa vue, entre autres.

5- Proposer des objets adaptés à son âge simple.

Il ne s’agit pas d’envahir l’espace ni d’acheter des tas d’objets bruyants, mais plutôt d’aiguiser sa curiosité avec des jeux simples en bois, voir avec des objets de récupération comme des bouteilles de lait et gros bouchons (après nettoyage). Les objets sont à renouveler régulièrement au rythme des apprentissages, afin de stimuler sans devancer ses envies.

6- Lui faire confiance, ne pas intervenir, ne pas devancer ses besoins.

Votre regard bienveillant lui apporte une des clés essentielles de son bon développement. Le laisser toucher, palper, sentir, porter à la bouche, découvrir, analyser et renouveler l’expérience permettront à votre bébé d’enregistrer et décrypter, base de tous les apprentissages.

N’intervenez ni pour aider votre enfant, ni pour lui apprendre quoi que ce soit, au risque qu’il ne prenne plus d’initiative sans se tourner vers vous avant. Et s’il se retrouve coincé pour une raison ou une autre, donnez-lui juste ce petit coup de pouce qu’il lui permettra de sortir par lui-même de la situation.

Le laisser progresser à son rythme. Ne tenter pas de l’assoir alors qu’il n’en a pas envie. C’est à lui de décider de la prochaine étape à franchir selon ses capacités motrices et musculaires. Ne le mettez pas debout alors qu’il n’en est pas capable. Vous risquez de l’agacer ou de le mettre en échec.

7- L’observer dans son développement et son exploration

Être à ses côtés, mettre des mots sur ce qu’il fait, le féliciter, l’encourager, lui permettre de prendre conscience de lui-même et d’être fier de lui et lui proposer ainsi un environnement apprenant et évolutif selon ses progrès, n’est-ce pas un moment de plaisir partagé riche en complicité ?

 

Développement des potentiels

En conclusion, en tant que parent, faites-vous confiance et faites lui confiance. Plus votre enfant est stimulé, plus les synapses de ses neurones vont se développer, accroissant ainsi son éveil. L’importance de la stimulation précoce a été largement prouvé entre autre par le Dr Philippe Evrard, neuropédiatre franco-belge, qui a beaucoup étudié le développement du cerveau de l’enfant et confirmé son effet bénéfique prenant en compte que les stimulis doivent être variés dès les premiers jours de vie. Il se construit petit à petit, étape par étape, riche de ses expériences, de ses interactions avec les personnes qui prennent soin de lui, avec l’environnement qui l’entoure et les objets qui lui sont proposés.