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Comment gérer les émotions de bébé ?

Gérer ses émotions n’est pas chose aisée, et ce même en tant qu’adulte. Pour un tout petit la tâche est encore plus ardue et nécessite un grand soutien de la part des parents pour y parvenir. La colère, la frustration, l’excitation… sont tout un tas de ressentis qui peuvent parfois nous emmener nous et notre petit colibri à déborder, à exploser. C’est pourquoi devenir parent impose avant tout d’endosser la responsabilité de la sécurité affective de son enfant. En effet, ce dernier a besoin de l’accompagnement d’un adulte pour ne pas se laisser envahir par ce qu’il ressent, et apprendre à le canaliser afin de pouvoir l’exprimer d’une manière socialement acceptable. 

Gérer les émotions de bébé

Qu’est-ce qu’une émotion ?

Selon le dictionnaire Larousse en ligne, une émotion signifie « Réaction affective transitoire d’assez grande intensité, habituellement provoquée par une stimulation venue de l’environnement. ».

Sur le plan biologique, le siège des émotions intenses se trouve dans l’amygdale1, structure cérébrale essentielle au traitement des émotions. Quant à la régulation de l’intensité de ces dernières, cela se passe dans le cortex préfrontal, qui lui est le siège de la prise de décision et de l’action. Cependant, le cortex de l’enfant demeure immature jusqu’à ses 6 ans, c’est pourquoi il est indispensable de lui apporter les outils mentaux nécessaires à la gestion des émotions.  

Comment l’adulte doit-il se positionner face à la gestion des émotions du tout petit ?

L’adulte doit avant tout adopter une posture empathique envers les émotions de l’enfant. En effet, selon les recherches concernant l’impact des émotions dans le cadre des neurosciences affectives et sociales, un enfant stressé va produire du cortisol. Cette dernière est une hormone qui va bloquer le développement de plusieurs zones du cerveau, notamment celle abordée plus haut, le cortex préfrontal et l’amygdale. Tandis qu’un enfant qui se sent soutenu et compris va développer sa matière grise et produire de l’ocytocine. Une hormone qui joue un rôle crucial dans le développement des liens sociaux, et la gestion des émotions. Le comportement empathique de l’adulte va donc permettre à l’enfant de découvrir les bases de la connaissance de soi, qui feront de lui plus tard, un adulte équilibré à son tour.

1- Réguler nos propres émotions par la parole.

L’apprentissage de l’enfant passe avant tout par l’observation, ce dernier apprend et reproduit les comportements qu’il observe. C’est pourquoi, il est indispensable de parvenir à réguler nos propres émotions en sa présence, afin qu’il apprenne à le faire à son tour. L’idéal est de mettre des mots sur ces dernières le plus possible. Vous êtes contrarié car vous venez de faire tomber votre vase préféré offert par tante Judy et qu’il s’est brisé en mille morceaux, on évite les cris le plus possible. Et on matérialise ce que l’on ressent à voix haute « Je suis vraiment énervé par ma maladresse, j’ai envie de crier mais cela ne sert à rien, on va respirer et tout nettoyer ». Ainsi le tout petit qui aura assisté à cette scène, saura retenir votre réaction.

Faite de même lorsque c’est son tour d’exprimer ses émotions. Mettez des mots sur ce qu’il ressent en fonction de ses gestes à l’aide phrases rassurantes : « Je vois que tu as peur, et c’est normal ! », « Tu es en colère, respire ! ». Il pourra associer petit à petit ses comportements à ses ressentis et ainsi mieux les appréhender.

Bien entendu, il n’est pas nécessaire de mettre en pratique ces techniques en permanence, mais surtout en cas d’évènement du quotidien marquant. Il faut aussi avant tout garder en tête que nous sommes aussi des humains en plus d’être des parents, de ce fait il est tout à fait normal d’exploser à notre tour parfois. Il ne faut pas se culpabiliser, mais plutôt chercher à identifier les causes de cette explosion : une mauvaise journée au travail, un manque de sommeil…

2- Ne pas sur-interpréter les émotions.

Selon Isabelle Filliozat, psychothérapeute et auteure de nombreux livre traitant de la Petite Enfance, « 90% de ce que nous appelons des émotions n’en sont pas vraiment ». C’est pourquoi, il est important pour un parent d’apprendre à les reconnaitre et à les comprendre vraiment. Ce n’est pas parce qu’un enfant va gigoter et chouiner, que ce dernier est triste. Ce n’est pas parce qu’il s’énerve parce qu’il ne veut pas prendre son bain, qu’il est en colère. Il est indispensable d’apprendre à dissocier l’élément déclencheur du réel ressenti et de sa raison. Il faut réussir à jongler entre ne pas minimiser les émotions du tout petit, et ne pas non plus sur-interpréter n’importe quelle réaction comme une émotion.

3- Respecter le cycle des émotions de l’enfant.

Les émotions respectent un cycle bien précis en trois étapes :

1- La charge, c’est le moment où l’on sent les émotions monter en soi et se manifester par des sensations corporelles, tels que la gorge sèche ou l’augmentation du rythme cardiaque.

2- La tension, c’est le point où l’on en vient à matérialiser l’énergie provoquée par l’émotion en un comportement ou une parole.

3- La décharge, c’est le dénouement qui va permettre un retour au calme qui se manifeste par une explosion de sensation comme des cris, des pleurs…

Il est primordial de laisser l’enfant respecter ce cycle afin qu’il puisse extérioriser ce qu’il ressent. Il ne faut surtout pas faire taire ses émotions et le culpabiliser pour ce qu’il ressent. La clé reste donc l’échange bienveillant, pour éviter l’intériorisation.

Quoi faire en cas de grosse crise ?

Parfois, la crise chez l’enfant peut-être si puissante qu’aucune de nos pratiques ne va s’avérer utile et on peut alors se laisser dépasser. Cependant, il faut toujours garder en tête que l’enfant ne peut pas se contrôler. Il est dans l’incapacité physiologique de comprendre ce qu’il ressent et de se calmer seul. Inutile alors de vous énerver à votre tour, il faut apprendre à rester présent et réconfortant pendant cette crise. Il faut lui laisser le temps d’atteindre le point de la décharge afin de pouvoir régler ce conflit. Avant cette étape, il sera incapable de comprendre le message que vous voulez lui faire passer.

 

En outre, nos émotions tout comme celles de bébé, peuvent parfois nous mettre à rude épreuve. Cependant, il est indispensable d’apprendre à les gérer au mieux pour le bon développement de ce dernier. Si l’adulte a su prendre en compte son vécu émotionnel dès ses premiers jours de vie, petit à petit, l’enfant sera capable de verbaliser seul ses ressentis.

Il faut toutefois garder à l’esprit que ce n’est pas avant ces 6 ou 7 ans, qu’il sera en mesure de gérer ses émotions en autonomie. D’ici là, c’est à vous de lui donner toutes les bases nécessaires afin qu’il se sente confiant, compris, écouté et qu’il puisse grandir sereinement.

Petit plus : Il ne faut pas seulement verbaliser les émotions désagréables, même si ce sont parfois les plus virulentes chez l’enfant. Soyez attentif à valoriser aussi celles qui sont plaisantes afin de ne pas restreindre sa palette émotionnelle.

Quelques outils utiles à la gestion des émotions de bébé :

Pour les parents :

Pour l’enfant :